Michel Nuridsany, Le Figaro:
« Une peinture qui chante et qui danse, puissante, emportée par l’énergie violente des couleurs. Peinture physique, claire, faite à grands traits, follement lyrique. Cette peinture ouvre l’âme toute entière à la joie »
Philippe Cruysmans, Critique d’art au Figaro:
.« Le talent de Frans van Veen s’explique au départ par une pureté de cœur exceptionnelle. Le regard qu’il pose sur le monde fait songer à celui d’un enfant surdoué qui. Fort de son émerveillement, l’exprime avec une sorte de science infuse.
Rien de plus émouvant que ce mélange de naïveté et de maîtrise technique, de sensualité gourmande et de subtilité intellectuelle. »
Pour le vernissage de Frans van Veen, Ménerbes 8-6-2013
MARIANNE MARTIN-FREY
Bonsoir ! ... Si je prends la parole aujourd’hui, c’est au nom de l’amitié qui me lie depuis 40 ans à Frans van Veen. En effet, j’étais à l’époque une habitante de Ménerbes et ma petite famille eut le plaisir et l’étonnement de voir débarquer un jour dans notre mas le jeune homme qu’il était et sa compagne. Ils arrivaient de leur lointain pays, la Hollande, en stop et à pied.
Ils cherchaient un endroit pour installer leur tente et camper quelques jours. Poireaux et carottes à la main, ils désiraient aussi laver leurs légumes. Ce fut le point de départ d’une belle amitié puisqu’à compter de ce jour, nous n’avons cessé de nous revoir.
À l’époque, Frans était un jeune artiste en quête de son identité comme vous pourrez le voir dans le beau livre qu’il tient à votre disposition. En effet, il fut attiré très jeune par la peinture et il étudia également la photographie.
Autour de notre table de soixante-huitards, nous avons partagé de joyeux moments de discussion à la découverte de la langue française et des us et coutumes de notre pays, à la découverte aussi de notre nourriture et des bons petits vins qui l’accompagnent ! ... Voyez où nous nous retrouvons aujourd’hui ……. Bien sûr nous avons aussi tenté de refaire le monde !
Il nous parla de ce grand élan qui germait en lui et qui le poussait à peindre. Je crois qu’au cours des années, la France et la Provence plus particulièrement eurent sur lui une influence considérable. Il vous le dira lui-même mais surtout ... vous pourrez le découvrir en admirant les pastels et les peintures exposés ici ...
Ce sont les fruits somptueux de son long et beau parcours d’artiste à travers notre nature provençale ... Car il l’a parcourue dans tous les sens à la recherche d’instants favorables où le chatoiement de la lumière ... dès l’aurore ... allait faire chanter la craie sur le chevalet qu’il plantait face à cette nature ...
Je le vois encore partant à vélo avec tout son barda de peintre dans une grande envolée, ... comme happé par la beauté du jour levant. Il fallait qu’il fasse beau ! ... et il revenait le soir avec le nouveau pastel du jour ! Il avait saisi l’instant, il avait capté la musique de la lumière et l’avait transposée.
Les ans passants, nous avons vu éclore sur ses toiles … (qu’il peint dans son atelier néerlandais en s’inspirant de ses pastels créés dans la nature) ... nous avons vu éclore cet immense amour qu’il porte en lui de notre beau pays ... Serait-ce un hasard si son prénom l’y entraîna ? France, Frans van Veen.
À Murs également, où il revint plusieurs années dans la maison jaune offerte par son pays aux peintres qui le désiraient, il découvrit d’autres paysages ... et nos discussions se poursuivaient. Oui, nous continuons aujourd’hui encore à refaire le monde!
Je ne suis pas critique d’art, mais j’admire cet homme qui durant toutes ces années n’a cessé d’utiliser craies et peinture pour nous laisser entrevoir sa vision magique des cerisiers en fleurs, des arbres et des plantes qui bruissent dans nos paysages de ce Luberon que nous aimons tant.